vendredi 20 mars 2009

Révolution technologique

Je ne serai évidemment pas la première à afficher ces petites merveilles de technologies,
mais je me permets d'en parler puisque ça me touche assez directement.

Une nouvelle crainte dans le monde de la production vient de faire son entrée remarquée, soulevant tout un tas de questions.

Nikon dans un premier temps avec son D90, et tout dernièrement Canon avec son 5D Mark II, bouleversent le monde du reflex numérique, en ajoutant une fonction caméra HD.

Les images rendues sont simplement sublimes, le prix reste celui d'un appareil reflex, et la commercialisation est ouverte à tous.

C'est ainsi que tout un tas de jeunes réalisateurs se font la main avec du matériel de haute définition pour un coût écrasant toute concurrence.

Alors quid des sociétés de production, si tout le monde peut désormais, chez lui, avec son appareil photo, faire ça:

mardi 3 mars 2009

Les Awards' awards.

En cette moche journée d'hiver anginal, et pour célébrer cette période riche en couronnes, voici quelques discours que je peux regarder en boucle.

Oui, certains peuvent se faire des heures de pubs, moi je peux regarder 80 fois Liza Minelli faire son rire ridicule en arrivant devant le micro.

J'adore ces petits moments de vérité où les dieux de la maîtrise se retrouvent coincés par leurs émotions et trébuchent joliment sur leurs formules toutes faites.

Ce qui va suivre entre dans mes jolis moments, en tous cas, ceux disponibles sur nos plateformes vidéos. Les Oscars sont copyrightés, donc non diffusables.

Sandra Oh, elle ne fait pas partie de mes actrices préférées, mais à cet instant, c'est un peu ma soeur jumelle. On oublie la classe et le savoir vivre et on se laisse submerger.


Adrien Brody a tout compris.


Kate Winslet. Là pour le coup, je vais la mettre dans mes actrices prefs. Cet Oscar était tellement mérité, et elle a tellement besoin d'air pendant son discours, que j'adore.


Et voilà. Si on me demandait de réaliser un rêve, je demande ça, sans aucun doute.


Qui n'a jamais reçu un prix dans sa salle de bain?

vendredi 27 février 2009

Clipe moi, Marion D.

Quart d'heure de gloire et étude sociologique.

Voici les trois clips qui ont le plus marqué Marion D.

Présentation du cobaye: Marion D., 26 ans, bretonne expatriée à Paris, directrice de production et ma voisine de bureau. Elle a vu, aimé et mémorisé des clips depuis le berceau.

Ce top 3 est un calvaire pour elle. Pourtant, elle a choisi, de force.

1/ Pour l'esthétique. Et je dois avouer que je suis absolument d'accord:



2/ Pour le concept. Il m'a marquée aussi.



3/ "Parce que évidemment". Voilà.



Et avec ces bêtises, ça fait 1h qu'on se tape le top 250 de la miss.
Et qu'on essaye de faire la chorégraphie de Harder, Better, Faster, Stronger avec les doigts.
Oui, on travaille, bien sûr.

jeudi 26 février 2009

Quasi mi-animal: idée de reconversion.

Voilà quelques jours de ça, je me suis retrouvée toute une journée en compagnie d'un de nos héros d'enfance. Un héros indémodable. Un héros dynausoresque et plutôt orange...Pour taire son nom.

J'ai eu la chance de vivre la totale: rencontrer l'homme, voir la transformation, et faire des câlins à la bête.

Ils ne sont que 2 à être habilités à revêtir le costume, au Monde! (Il ne faut d'ailleurs surtout pas parler de costume. Non, c'est "la peau du personnage").

L'homme est simple. Effacé. Tout le monde l'a vu toute la journée, sans y prêter attention. Pourtant, plusieurs fois, on m'a demandé de dévoiler l'identité du "mec à l'intérieur". Personne n'a fait le rapprochement entre mon petit bonhomme pas très expansif et la grosse bestiole à queue.

Pourtant, le mec, une fois qu'il est à l'intérieur, oublie son véritable prénom et est touché par la grâce du héros enfantin. Un vrai bout en train qui parle sans arrêt avec cette voix si caractéristique, une répartie hallucinante et une gestuelle impeccable. Chaque mouvement est parfaitement maîtrisé, alors que ça doit pas être évident, il est vraiment gros, et surtout plein d'humour. C'est facile: on le voit, on lui fait des câlins en rigolant. Automatique.

Quelques uns m'ont justement fait remarquer que certains artistes étaient présents dans la salle, mais qu'aucun n'a déclenché de telles sorties d'appareils photos, de tels applaudissements et de tels rires niais. On a tous eu l'air stupide. Moi la première, évidemment.

Il n'empêche que si vous songez à faire une belle carrière de grosse peluche copyrightée, vous distribuerez du bonheur, vous aurez en permanence 50 personnes qui vous posent des questions stupides à base de nourriture imaginaire, vous vous ferez plein de sous, et disney vous courra après pour que vous veniez faire le Génie dans la parade. Pas de crise chez les dynos orangés.

Si vous êtes intéressés, contactez moi, j'ai l'adresse de la formation de mascoteur.
Pensons-y, intermittents ensuqués.

mercredi 21 janvier 2009

Maxi best of clips: Romanek

Le clip, c'est un art. Une vitrine pour le réalisateur, mais aussi son véritable espace de jeu.
Cet univers est un "no-rules land". Et je vais essayer de vous en présenter ses seigneurs incontestés.

Aujourd'hui: Mark Romanek.

Morceaux choisis pour tenter de montrer tous ses talents.

Jay Z et ses 99 problems but the bitch ain't one.
Montage incroyable et portraits sublime.


Johnny Cash et ses adieux: Hurt
Le souci du détail et une jolie émotion. Un travail d'artiste peintre.


Audioslave et son Cochise.
Rythme de barbare. Et l'image...


Fiona Apple se met à nu dans son Criminal, et ça marche.


C'est aussi l'auteur de clips comme Scream de Michael Jackson et sa Janet (le clip le plus cher de l'histoire), Are you gonna go my way de Lenny Kravitz ou Can't stop des Red Hot. Entre de nombreux autres. Que vous avez forcément déjà vus.

Mark, on l'appelle Pope et on lui fait des bisous.

lundi 19 janvier 2009

Les cahiers du théâtre: Madame Butterlight

Le week end, je suis une non-décisionnaire. Je surfe sur la vibe, je me laisse porter par les bourrasques, et en général je me prends un gros rouleau dans la tronche qui me garde un certain temps sous l'eau.

La prochaine fois, je prendrai peut être mon morey. Le bleu et jaune de mes 12 ans, en polystyrène qui fait des boutons sur le ventre. Même lui m'aurait évité d'accepter d'aller voir Madame Butterlight.

C'est samedi, on va au théâtre.

Je ne saurai que trop vous conseiller d'aller au guichet des invendus de Montparnasse. Tout est à -50%. Oui, c'est bien, quand on sait ce qu'on va voir. Vous pourriez vous attendre, comme moi, à ce que les guichetiers soient ravis de jouer au Pariscope, mais pas du tout, en fait. Ils voient leurs commissions disparaître au fil de vos questions toutes plus bêtes les unes que les autres : "Mais c'est le mec qui a joué dans "Sous le soleil"?! Ah non?...Y à quoi d'autre alors?" ou encore: "Y à un Hippopotamus près du théâtre?"
Et quand vous êtes conciliants, ou que vous avez peur des regards noirs de la vendeuse, au choix, vous prenez la première chose qu'on vous propose. J'ai nommé: Madame Butterlight.

Attention pitch:
Une actrice française, réputée, est choisie par un grand metteur en scène pour jouer une pièce au côté d'un immense acteur américain. Une telle proposition ne se refuse pas et l'actrice tellement enthousiaste signe, sans lire le livret... et le metteur en scène, sans la voir. Seul hic, l'agent de l'actrice a envoyé une photo récente mais retouchée par Photoshop et sur laquelle ne figurent pas les 18 kilos que celle-ci a pris en arrêtant de fumer.


Une pièce sur les régimes...IMPECCABLE!
Avec Véronique Genest, seule sur scène, en prime.

Rien ne va, hein, est ce que j'ai besoin de le signaler?
Véronique est faussement grossie. J'entends par là qu'elle porte un faux-cul et des fausses-cuisses, mais tout ça sous un ensemble en satin, ce qui dévoile la supercherie rapidement. Histoire qu'on voit que notre Commissaire Lescaut n'est evidemment pas si généreuse que ça. Qu'elle prenne le parti des femmes fortes, soit, mais qu'elle en fasse partie, bien sûr que non!

Tout est décousu, elle aborde tout un tas de sujets qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Je me souviens spécialement d'une tirade sur les couloirs de bus de Delanoé... Inattendue!

Et puis, elle s'est mise en scène toute seule. Mauvaise idée. Quelqu'un lui aurait peut être dit que les scènes de recherches de gateaux intensives, avec variations de lumières sur musique de dessin animé, de la chantilly plein la figure...ça ne fonctionne pas.

Parce qu'elle est MAUVAISE! C'est sur-joué tout en étant mal joué.

Je vais faire une pétition pour que Sonia Dubois reprenne Julie Lescaut.

Pourtant, je vous assure qu'on s'était préparé...Pichets de rosé et mojitos, on pensait que ça suffirait pour sourire, au moins. Nenni.

Mon moment phare sera donc quand je me suis ecclipsée par la mauvaise porte pour évacuer les mojitos. Et que je me suis retrouvée face à l'équipe du théâtre en plein apéro, qui m'emmène dans la loge de la star, pour m'éviter de trouver des toilettes à l'autre bout du théâtre. Ca, c'était drôle. D'autant plus que c'était sale. Et que je garderai en tête les petites anecdotes du régisseur plateau tout bourré qui me raconte l'hygiène de l'actrice...
Nos amis les stars sont comme nous. Mais en pires.

En revenant dans la salle, le moins discrètement du monde bien entendu, j'ai retrouvé Véro étallée sur scène, qui se roulait dans un but de dramatisation certain. Qui m'a fait rire, évidemment. Mais en me prenant un gros "chhuuuut" par une jeune fille, j'ai du imaginer que c'était vraiment émouvant.

Ce spectacle est un vomitif. Bien joué pour le thème du régime, je lui accorde ça.

Il paraît qu'il faut applaudir les prises de risque. Moi je préfère lui éviter d'en reprendre.

Et la prochaine fois, on écoutera encore la dame du guichet, parce que c'est drôle.

lundi 12 janvier 2009

DVDs du dimanche soir

Dans la série "On pose le cerveau", joli choix de films pour cette fin de week end sur le canapé.

Little Manhattan pour commencer. De Mark Levin.

Pitch:

Gabe, 11 ans, adore jouer au basket avec ses trois meilleurs copains et se balader dans son quartier à New York. Il ne s'intéresse pas aux filles... jusqu'à ce qu'il rencontre Rosemary à son club de karaté. Gabe est fasciné, même s'il ne comprend pas tout des sentiments aussi passionnés que perturbants qui le tourmentent...

Des enfants qui tombent amoureux, "c'est miiii-gnon", comme dirait l'autre. Sur le papier.

Parce qu'on peut aussi réussir à faire un mauvais casting, à tout raconter via une voix off insupportable, et à vous faire détester la trottinette.

Aucune envie de manger les joues des mini-protagonistes. Autant les prendre moches et mauvais acteurs.
Je suis pour le physique lambda, proche de nous, avec ses verrues et ses lunettes, mais pas pour des enfants, que diantre!
Des gamins trop dirigés, ça rend un film fade à mourir. Aucun grattage de nez intempestif, aucun lapsus rigolo.
On ne se projette pas puisque nous, forcément, on était super mignon à leur âge.

On n'a pas envie de les avoir dans le salon, non plus, puisque les dialogues sont invivables et que je prie pour que mon fils ne dise jamais "Pourrais-tu éventuellement arrêter d'être désagréable?" à son pote qui le saoule sur le terrain de basket. Le mien, il frappera comme un petit caïd et je ferai semblant de m'énerver, parce que j'adore les cicatrices.

Et les longs trajets en trottinette, agrémentés d'une voix off genre "mais quelle peut bien être la cause de cette chaleur au creux de mon estomac à chaque apparition de Rosemary?"... Ca donne des renvois.

Je ne parle pas de l'intrigue insoutenable du départ en colo...

Finalement, regardez Little Manhattan si vous voulez découvrir Central Park à trottinette. Allez direment au chapitre 4. Et tenez-en vous là.


Par contre, surprise pour le second choix. En cloque, mode d'emploi. De Judd Apatow. On pose le cerveau, mais c'est divertissant.

C'est un marrant, Judd.

Ben Stone coule des jours heureux avec ses quatre inséparables copains Jonah, Jayson, Jay et Martin, aussi glandeurs et débraillés que lui. Outre leur amitié, un projet hautement culturel les réunit : créer un site payant, "starsapoil.com", qui offrira aux internautes des scènes de nu de leurs actrices favorites.
La belle Alison Scott, assistante de production d'une chaîne télé hollywoodienne, habite avec sa soeur aînée Debbie et son beau-frère Pete un quartier résidentiel qui sied à son style bon chic bon genre. Bosseuse et ambitieuse, la jeune femme vient tout juste d'être promue au rang d'intervieweuse de célébrités.

Mais qu'est ce qui peut bien se passer entre eux?? Pas de science po nécessaire, je fais confiance à votre esprit de déduction. Sinon, c'est que je ne vous connais pas et que c'est très bien comme ça, alors reprenez le titre du film et réfléchissez 2 min.

Il n'empêche que c'est pas mal fait, que les personnages sont certes caricaturaux, mais bien pensés et les dialogues rondement menés. Pas de langue de bois, c'est grossier, réaliste, sans taboo.

Et puis l'intrigue soulève une question assez contemporraine... Qu'est ce qu'on fait, à 25 ans, quand on tombe enceinte d'un "one night stand" pas attirant et looseur à souhait, alors qu'on est en plein essort professionnel?
Je vous le concède, ça s'inscrit bien dans le "pas prise de tête" thème. Mais ça reste humain, ça nous concerne. Du moins ça concerne les joyeux bringueurs. Donc nous tous.

Pour le casting, on retrouve Izy de Grey's Anatomy, Marshall de How I Met Your Mother, et le mari de Phoebe dans Friends. Là, je vous ai évité une belle prise de tête pour le remettre, celui là.
Katherine Heigl (Izy) est drôlement bien dans son rôle. Les autres aussi tiennent leur personnage.

Un moment sympa à passer avec des acteurs qu'on chérit. Et avec qui je vais continuer à passer mes nuits, pour éviter d'avoir à mettre à profit le mode d'emploi de En cloque.

mardi 6 janvier 2009

Avant première: Et après?

Oui, j'ai une vie remplie. C'est pour ça que j'ai plein de choses à commenter.

Ce soir donc, ce fut potage d'avant première sur les Champs (Elysées ndlr), aux herbes de tapis rouge et crépitements de flashs.

Petits canapés de retard de l'équipe du film, suivi d'un velouté exquis d'Evangeline Lilly (Kate dans LOST!!!), d'un délice épicé de Romain Duris, et de la surprise du chef...j'ai nommé: John Malkovich.

...Je vous laisse pleurer un instant...

Alors oui bien sûr, Romain Duris était canon. Costume cintré, bizarrement sobre, élégamment intimidé.
Evangeline Lilly...Hé bien après cette envie première d'étendre la jambe dans les escaliers pour lui écraser ce petit nez parfait ou lui déchirer cette chemise in-cro-ya-ble, je suis tombée amoureuse. Elle est belle. Genre, vraiment. Elle est adorable, avec ce petit accent canadien et ses phrases sans aucun sens. Mais "je te vous remercie de la chaleur que tu as, les français", dans sa bouche, c'est du Maupassant.
John Malkovich. Je ne sais pas ce qui m'a le plus estomaqué. De savoir qu'il était là, ou de le voir tout penaud, diablement sage, pas très à l'aise dans son jean dégueulasse et avec cette coupe de cheveux atroce...Malkovich quoi! Hé ben oui, comme on le dit partout, les stars sont des gens normaux. J'avais quand même sacrément envie qu'il se la joue à fond la caisse. "Mais t'as vu qui tu es, John??!!"
Quand nos regards se sont croisés (ouais ouais ouais), j'ai été touchée par la grâce. Je me lance dans l'acting. Demain.

Le réalisateur, j'en parle pas, inconnu au bataillon. Et puis, il est quand même sans intérêt, il a décidé d'adapter un roman de Guillaume Musso au cinéma.

Parce que je n'ai pas précisé, Et après, est un roman de Musso, à la base. Je l'ai su en arrivant bien sûr. Trop tard pour se faire rembourser nos invitations.

Petit intermède au cours duquel je me permets de faire remarquer que Mars Distribution a fait un travail exceptionnel. Si si, vraiment. (Merci JB!)

Il a bien fallu que le film commence, à un moment:
"À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la "mort imminente" pour avoir voulu sauver une fillette. Déclaré mort, le petit garçon se réveille inexplicablement. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu un brillant avocat new yorkais."

Il parait que l'adaptation est mal faite. Vous serez déçus si vous avez aimé le bouquin.

La réalisation, c'est du téléfilm HD.

Le jeu des acteurs...Je ne comprends pas comment tu acceptes un rôle quand tu sais que celui qui va te donner la réplique s'appelle Malkovich. Notre pauvre Romain national a luté pourtant. Peine perdue. Un hochement de tête de John éclipse la demi-heure larmoyante de Romain face à la mort. Evangeline est belle. Toujours.

Mais quand même, je dois avouer que je m'attendais à pire. La première partie du film est rythmée, je suis rentrée dedans. L'intrigue est juste assez tordue pour avoir envie de rester sur le qui-vive. Et Romain, perché sur des cubes pour lui arriver au menton, réussissait encore à tenir tête à John.

Tout le pathos que j'avais attendu en première partie s'est rué vers la seconde. Des séquences improbables de baba-cools sur le retour: Romain en chemise de lin, Evangeline en drapé blanc, dans un sous bois, s'aimant du regard au milieu d'un vol de plumes blanches. Au ralenti, évidemment. Ca revient plusieurs fois, en plus.
Et c'était fichu, j'ai été éjectée hors du film. J'ai préféré me rappeler que c'était cool d'avoir vu John en vrai.

Les applaudissements hésitants du public laissent à penser que je ne suis pas la seule à être restée de marbre. De même que cette merveilleuse réponse de mon voisin au "alors?" de son épouse:
"...oui, la musique, c'était joli".

J'ai envie de dire, mochement, Et après... et alors?

(Malkovich m'a regardée!!)

lundi 5 janvier 2009

Le DVD du dimanche soir: Nos meilleures années.

Alors voilà un film concept.

Quelques choses à savoir au préalable: J'ai pour fâcheuse habitude de faire des mauvais choix pour les dvds du dimanche soir. On se lance en général une thématique, qui s'avère très fréquemment ratée. Que ce soit le thème même, ou les films qui semblent y adhérer parfaitement.

Pourtant cette fois-ci, on pare au plus pressé et nous lançons dans les "choix stars" du dvd club. Sûrs de pas se tromper. A priori.

Voilà donc pour la scène d'exposition.

Trois imbéciles très en forme affalés sur un canapé. Prêts à avaler tout ce que Marco Tullio Giordanna a à nous offrir: une épopée.

"A la fin des 60s, deux frères d'une famille italienne partagent les mêmes rêves et les mêmes espoirs, jusqu'au jour où la rencontre avec Giorgia...". Pitch alléchant. Ou presque.

Voilà donc pour les 20 premières minutes du film. Qui passent tranquillement. Au fil de nos blagues vaseuses sur l'italianité et tout ce qu'elle entraîne.

Le silence se fait petit à petit, en voyant débarquer des personnages de plus en plus nombreux. Il faut quand même bien essayer de comprendre ce qui se passe.

La famille des deux frères est italienne. Soit. Les italiens sont visiblement nombreux dans leurs familles. Voilà un fait avéré à présent. On s'accroche.

La seconde heure entamée, on perd un peu de concentration, on s'égare, on se gausse de la robe de la grand mère ou de la petite fille de 7 ans qui est moche, quand même.

"Attends c'est Giulia ça?
-Ben non, c'est Sara.
-Mais elle avait 7 ans y'à 10 minutes.
-..."
Bim, on est perdu.
Re-concentration.

C'est compliqué. Puisqu'il ne se passe rien. Mais qu'il y a toujours autant de personnages. Qui avancent passivement dans leur petite vie...tranquille. Il est long ce fleuve là.

Fin de la troisième heure. Changement de dvd.

Sara n'a que 12 ans. Et visiblement, Marco Tullio Giordanna va nous promener jusqu'à son alzheimer.

Quatrième heure. Animation. Un cri d'admiration nous est arraché devant la longueur de la piscine familiale...-regards obliques de consternation-.. On tient le coup.

Mais on change de stratégie. Chacun de nous a son personnage préféré. On se permet donc des activités annexes lorsque le scénario s'occupe du destin de ceux dont on a oublié le nom.
On laisse donc Bobino choisir avec délectation la variété de roses qu'il plantera pour les 40 ans de Giordanna. Et on reprend le fil dès qu'on récupère nos petits chouchous.
Il faut donc voir cette série-film à plusieurs.

Cinquième heure, Sara fait sa puberté. Sans crise. La petite ch... elle aurait pu faire un effort. Là, c'est long. On se motive mutuellement en changeant de position pour la 8ème fois.

Sixième heure...Je touche le fond. Mais on est arrivé jusque là, on va pas tout planter si près du but. D'autant que Sara se fait goulument galocher par un jeune homme. Moche au demeurant. Mais y'à de l'action. Pourtant mon lecteur dvd n'a jamais été si proche du grand plongeon depuis le 6ème étage.

Fin de la sixième heure. Sara annonce son mariage. Avec le moche bien sûr. Fin du film.
On fête un peu notre arrivée du Vendée Globe à nous.

Ce film est sans surprise, vous l'aurez compris. Genre...aucune! Je ne vous ai rien gâché en vous annonçant le mariage de Sara. Prévisible dès la 254ème minute du film.

Des personnages normaux. Même pas une petite schizophrénie post-perte de la madre ou une légère paranoïa des pizzas.
Juste une sorte de portrait lentissime d'une famille comme on en a tous. Et dont on partagerait bien un repas du dimanche pour leur hurler dessus en leur demandant de prendre une décision tranchante, pour une fois.
Et le vieillissement des personnages est plutôt mal fait, pour ne rien gâcher. Des cheveux gris mais une peau lisse de bébé, ça ne fonctionne pas.

En lisant les critiques, après bien sûr, il semble que ce road movie de la vie plaise, pourtant.

Alors si vous êtes en manque de famille en cette période post-fêtes de fin d'année, plongez vous avec délice dans 6 heures de lente agonie.

Sinon, refaîtes vous la version longue du Grand Bleu. Vous serez de toutes façons plus en haleine, même en l'ayant vu 24 fois et en en connaissant la mort somptueuse de J-M.

Nos meilleures années, certes. Mais TOUTES les meilleures années, était-ce vraiment indispensable?

dimanche 4 janvier 2009

Looking for Mister Castang

Revenons au vrai bien.

Edouard Baer. En voilà un que je voulais voir, en vrai.

La critique que je pourrais accorder à sa nouvelle pièce, c'est que c'est très Edouard-centré. Mais si vous voulez voir celui que vous connaissez, courrez-y.

Cette pièce est complètement folle, comme on pourrait s'y attendre. Une tête et une queue, mais avec un corps complètement loufoque.

Edouard Baer s'est entouré d'acteurs complètement étranges. Un danseur brésilien très homo-fringué, une jeune amoureuse fade à souhaits, une chanteuse qui chante mal, un poète ougandais plein de proverbes improbables, la fille d'indiana jones... Personne à priori qui puisse vraiment lui faire de l'ombre. Et personne qui n'échappe aux blagues caustiques de notre héros.

Bref, un spectacle très drôle, complètement barré, plein d'envolées lyriques à mourir de rire, une mise en scène ultra rythmée. Bien que ça puisse paraitre un peu long et vraiment pas très travaillé.

Pas la peine d'avoir vu "Mister Castang", le spectacle précédent. L'intrigue n'est pas si compliquée que ça. Sacrément pas d'ailleurs.

Mais si on aime Edouard, on est complètement amoureux une fois le rideau tombé.

A la Baz, un scandale.

Voilà comment tout va commencer. Le pourquoi du comment je me mets à blog-er.

Par une colère viscérale contre celui qui m'a créée. Je suis scandalisée.

Baz Luhrmann, mon héros, le réalisateur qui m'offrait tout ce dont j'avais besoin en terme d'images, de scénario, de musiques, d'acteurs, de montage farfelu, de rythme et de couleurs grandioses...cet homme m'a déçue.

Australia est une sombre merde.

C'est dit. C'est long. C'est chiant. C'est mal écrit. C'est moche.

Nicole Kidman fait du Kidman, mais en mal. Il faut effectivement qu'elle arrête de se faire tirer la peau. On n'y lit plus rien du tout. Heureusement qu'elle réussit toujours très bien à faire trembler ses mains et qu'elle a toujours ce port de tête incroyable.
Hugh Jackman, le pauvre, se retrouve dans un rôle bassement pathétique, qui soulève des rires gênés dans la salle au moment où toutes les midinettes devraient s'émouvoir.

Un scénario sans homogénéité. Plusieurs histoires qui s'entremêlent. De croisades de taureaux à Pearl Harbor en passant par de la magie aborigène, pour Baz, il n'y à qu'un pas. Pas pour moi.
Des ellipses incroyables aux moments les plus intéressants. "Attends, ça c'est dur à faire, on va zapper". Manque de bol, c'était ce qu'il fallait montrer.

Les 3/4 du film sont tournés en studio. La lumière y est lamentable. A croire qu'il a pris un chef opérateur stagiaire. J'ai même imaginé que c'était voulu pour lui laisser une chance. Mais non, rien de grandiose dans ce film là.

2h40 de gaspillées...Oui oui, 2h40. Et 10,20€ en plus, ça a augmenté.

Je n'essaierai plus de vous faire regarder Moulin Rouge. Australia me fait tomber les armes.

Baz fait sa crise, et contre celle là, je m'insurge.