Oui, j'ai une vie remplie. C'est pour ça que j'ai plein de choses à commenter.
Ce soir donc, ce fut potage d'avant première sur les Champs (Elysées ndlr), aux herbes de tapis rouge et crépitements de flashs.
Petits canapés de retard de l'équipe du film, suivi d'un velouté exquis d'
Evangeline Lilly (Kate dans LOST!!!), d'un délice épicé de
Romain Duris, et de la surprise du chef...j'ai nommé:
John Malkovich.
...Je vous laisse pleurer un instant...
Alors oui bien sûr,
Romain Duris était canon. Costume cintré, bizarrement sobre, élégamment intimidé.
Evangeline Lilly...Hé bien après cette envie première d'étendre la jambe dans les escaliers pour lui écraser ce petit nez parfait ou lui déchirer cette chemise in-cro-ya-ble, je suis tombée amoureuse. Elle est belle. Genre, vraiment. Elle est adorable, avec ce petit accent canadien et ses phrases sans aucun sens. Mais "je te vous remercie de la chaleur que tu as, les français", dans sa bouche, c'est du Maupassant.
John Malkovich. Je ne sais pas ce qui m'a le plus estomaqué. De savoir qu'il était là, ou de le voir tout penaud, diablement sage, pas très à l'aise dans son jean dégueulasse et avec cette coupe de cheveux atroce...
Malkovich quoi! Hé ben oui, comme on le dit partout, les stars sont des gens normaux. J'avais quand même sacrément envie qu'il se la joue à fond la caisse. "Mais t'as vu qui tu es, John??!!"
Quand nos regards se sont croisés (ouais ouais ouais), j'ai été touchée par la grâce. Je me lance dans l'acting. Demain.
Le réalisateur, j'en parle pas, inconnu au bataillon. Et puis, il est quand même sans intérêt, il a décidé d'adapter un roman de Guillaume Musso au cinéma.
Parce que je n'ai pas précisé,
Et après, est un roman de Musso, à la base. Je l'ai su en arrivant bien sûr. Trop tard pour se faire rembourser nos invitations.
Petit intermède au cours duquel je me permets de faire remarquer que Mars Distribution a fait un travail exceptionnel. Si si, vraiment. (Merci JB!)
Il a bien fallu que le film commence, à un moment:
"À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la "mort imminente" pour avoir voulu sauver une fillette. Déclaré mort, le petit garçon se réveille inexplicablement. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu un brillant avocat new yorkais."
Il parait que l'adaptation est mal faite. Vous serez déçus si vous avez aimé le bouquin.
La réalisation, c'est du téléfilm HD.
Le jeu des acteurs...Je ne comprends pas comment tu acceptes un rôle quand tu sais que celui qui va te donner la réplique s'appelle Malkovich. Notre pauvre Romain national a luté pourtant. Peine perdue. Un hochement de tête de John éclipse la demi-heure larmoyante de Romain face à la mort. Evangeline est belle. Toujours.
Mais quand même, je dois avouer que je m'attendais à pire. La première partie du film est rythmée, je suis rentrée dedans. L'intrigue est juste assez tordue pour avoir envie de rester sur le qui-vive. Et Romain, perché sur des cubes pour lui arriver au menton, réussissait encore à tenir tête à John.
Tout le pathos que j'avais attendu en première partie s'est rué vers la seconde. Des séquences improbables de baba-cools sur le retour: Romain en chemise de lin, Evangeline en drapé blanc, dans un sous bois, s'aimant du regard au milieu d'un vol de plumes blanches. Au ralenti, évidemment. Ca revient plusieurs fois, en plus.
Et c'était fichu, j'ai été éjectée hors du film. J'ai préféré me rappeler que c'était cool d'avoir vu John en vrai.
Les applaudissements hésitants du public laissent à penser que je ne suis pas la seule à être restée de marbre. De même que cette merveilleuse réponse de mon voisin au "alors?" de son épouse:
"...oui, la musique, c'était joli".
J'ai envie de dire, mochement,
Et après... et alors?
(
Malkovich m'a regardée!!)